Décès du Colonel
Le Colonel J.H.J. Rouling mourait le 16.11.1939, à la veille de la deuxième guerre mondiale.

Le journal « la Nation Belge » annonçait le décès du colonel Rouling et
célébrait les fastes de Kato et de son héros.
Les anciens combattants d'Afrique furent très nombreux à lui rendre un
dernier hommage.
Une plaque fut apposée sur la maison natale du Colonel à Arloncourt.
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Ci dessous, photos de la tombe où repose notre défunt.





Le journal « la Nation Belge » annonçait le décès du colonel Rouling et
célébrait les fastes de Kato et de son héros.
Les anciens combattants d'Afrique furent très nombreux à lui rendre un
dernier hommage.
Une plaque fut apposée sur la maison natale du Colonel à Arloncourt.
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Ci dessous, photos de la tombe où repose notre défunt.


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Ci-après, l'allocution prononcée au cimetière d'Arloncourt par un de ses anciens chefs, le Lt. Général Ph. Molitor, le 29 septembre 1946, 30e anniversaire de la bataille de Kato.
Arloncourt le 29 septembre 1946
Allocution prononcée sur la tombe du Colonel Jean Rouling par le Lieutenant Général Ph. Molitor ancien de la brigade Nord à Kato.
Le héros dont nous honorons aujourd'hui la mémoire est dépeint de façon saisissante par son adjoint, le major Adolphe Ruwet, dans les lignes suivantes:
« Rouling est entré le 21.12.1905 au service de la Colonie. Il avait donc près de neuf ans d'expérience coloniale quand la guerre éclate.
Ayant vécu longtemps et intimement avec le colonel Rouling pendant la guerre, j'ai pu apprécier particulièrement le caractère énergique et si bon, et la clairvoyance de ce chef parfait et de ce guerrier.
Énergique, il l'était au plus haut point.
Jamais je ne l'ai vu hésiter et jamais non plus, personne n'a songé discuter ses instructions. Elles étaient nettes et complètes, données clairement et de telle façon que, sans éclat cependant, elles s'imposaient à tous comme ce qu'il fallait réellement faire.
Sa clairvoyance n'a jamais failli.
Il avait une idée parfaitement juste des moyens et de la valeur de l'ennemi; une rapide lecture des bulletins de renseignements lui procurait une certitude, jamais démentie, de ce qu'il fallait faire. Les ordres qui suivaient aussitôt, en quelques mots, puis il se délassait comme il le pouvait. Il était ainsi un chef-né. Son calme calmait tout le monde et la gaîté régnait dans sa troupe.
Il était bon.
Il pardonnait les petites fautes. Jamais, sous son commandement, ne s'est constatée une grosse faute. Il cherchait dans toute la mesure des possibilités à épargner des vies. Il lui était pénible de voir les jeunes, dans le danger. Cependant, il n'hésitait pas à lancer ses troupes à l'attaque.
Il aimait le combat.
Quand il avait assuré l'envoi de ses troupes, il aimait s'avancer. Je me souviens d'un engagement d'avant-garde où s'étant porté en première ligne, il se mit à courir en criant à ses hommes : « Tesama anakimbia » et il galopait en brandissant sa cravache et en riant de tout son cœur. Cela le faisait adorer de tous.
Sous le feu, jamais il ne se dissimulait et si on lui conseillait de le faire, il disait : « ils (les Allemands) n'en sont pas capables (de me tuer) ».
Quant à Kato, nous découvrîmes lui et moi, grâce à de très fortes jumelles, que les forces ennemies étaient bien plus considérables que ce à quoi l'on s'attendait. Il dit : « Ils sont tous là, pourvu qu'ils nous voient et qu'ils ne nous échappent pas », et c'est alors qu'il envoya la compagnie pour quelle engage le combat et attire l'ennemi. Il faut se souvenir que la veille, une colonne de bagages et un hôpital volant avaient été capturés et que nous savions ainsi l'ordre de marche de Godovius.Nous connaissions l'effectif total, mais nous pensions que ces troupes allaient s'écouler en plusieurs colonnes. Or, après le départ de la compagnie Lescornez, il ne restait plus grand monde sur le mont Kato (une toute petite colonne rocheuse). Ce trait, puis la part qu'il prit au combat donnent la meilleure mesure du caractère du Colonel Rouling.
Le colonel Rouling était le chef.
Jamais malheureusement on ne l'a apprécié à sa réelle valeur, à cause de sa grande modestie qui était un autre trait de sa nature. Sans doute, faut-il des techniciens spécialisés, des hommes de bureaux, ceux des grands états-majors, mais dans une guerre de mouvement à faibles effectifs, il faut des chefs de troupes.
C'est avec des officiers de cette trempe que Napoléon a remporté ses grandes victoires.
D'une intelligence vive et d'une solide formation gréco-latine, le Colonel Rouling savait utiliser les moyens dont il disposait. Il avait un jugement sain et aucune déformation. Le manque de cartes par exemple que j'ai vu plonger d'autres dans la peine, ne l'inquiétait pas. Il avait une connaissance suffisante du pays après consultation de vagues croquis et jamais, il ne s'est trompé.
Le colonel Rouling était le guerrier. »
Et voici mes commentaires, formulés le 18/11/1939, jour des funérailles de Rouling.
Je confirme en tous points le tableau ci-dessus de l'éminente figure du défunt, tracé par son adjoint.
Animateur s'il en fut, incarnant la foi dans le succès,basée sur la connaissance profonde du soldat et de ses cadres qu'il galvanisait par la vertu de sa seule présence, car Rouling avait au suprême degré, l'absolu mépris de la mort. Ses soldats l'aimaient parce qu'ils savaient bien que lui-même les aimait.
Rouling nous laisse un testament: Faisons confiance à nos soldats et donnons leur exemple du courage tranquille. En songeant à Rouling, tous ceux qui l'ont bien connu sur le théâtre de la guerre, son théâtre, sont absolument convaincus de la vérité de cet adage : « Celui qui n'a pas peur de sa peau est maître de la peau des autres ».
Avec de tels chefs, dignes continuateurs de Reding, Brémer et Jacques, l'armée belge peut affronter sans crainte l'agression, en se disant :…On les ROULINGUERA !
À Arloncourt, à l'Est de Bastogne, à l'extrême frontière, Rouling désormais monte sa dernière garde et continue à servir. Puisse sa voix d'outre-tombe être entendue, afin que son exemple soit suivi.
Cinq ans après sa mort, le repos de Rouling est troublé par l'offensive de Von Rundstedt.

Ci-après, l'allocution prononcée au cimetière d'Arloncourt par un de ses anciens chefs, le Lt. Général Ph. Molitor, le 29 septembre 1946, 30e anniversaire de la bataille de Kato.
Arloncourt le 29 septembre 1946
Allocution prononcée sur la tombe du Colonel Jean Rouling par le Lieutenant Général Ph. Molitor ancien de la brigade Nord à Kato.
Le héros dont nous honorons aujourd'hui la mémoire est dépeint de façon saisissante par son adjoint, le major Adolphe Ruwet, dans les lignes suivantes:
« Rouling est entré le 21.12.1905 au service de la Colonie. Il avait donc près de neuf ans d'expérience coloniale quand la guerre éclate.
Ayant vécu longtemps et intimement avec le colonel Rouling pendant la guerre, j'ai pu apprécier particulièrement le caractère énergique et si bon, et la clairvoyance de ce chef parfait et de ce guerrier.
Énergique, il l'était au plus haut point.
Jamais je ne l'ai vu hésiter et jamais non plus, personne n'a songé discuter ses instructions. Elles étaient nettes et complètes, données clairement et de telle façon que, sans éclat cependant, elles s'imposaient à tous comme ce qu'il fallait réellement faire.
Sa clairvoyance n'a jamais failli.
Il avait une idée parfaitement juste des moyens et de la valeur de l'ennemi; une rapide lecture des bulletins de renseignements lui procurait une certitude, jamais démentie, de ce qu'il fallait faire. Les ordres qui suivaient aussitôt, en quelques mots, puis il se délassait comme il le pouvait. Il était ainsi un chef-né. Son calme calmait tout le monde et la gaîté régnait dans sa troupe.
Il était bon.
Il pardonnait les petites fautes. Jamais, sous son commandement, ne s'est constatée une grosse faute. Il cherchait dans toute la mesure des possibilités à épargner des vies. Il lui était pénible de voir les jeunes, dans le danger. Cependant, il n'hésitait pas à lancer ses troupes à l'attaque.
Il aimait le combat.
Quand il avait assuré l'envoi de ses troupes, il aimait s'avancer. Je me souviens d'un engagement d'avant-garde où s'étant porté en première ligne, il se mit à courir en criant à ses hommes : « Tesama anakimbia » et il galopait en brandissant sa cravache et en riant de tout son cœur. Cela le faisait adorer de tous.
Sous le feu, jamais il ne se dissimulait et si on lui conseillait de le faire, il disait : « ils (les Allemands) n'en sont pas capables (de me tuer) ».
Quant à Kato, nous découvrîmes lui et moi, grâce à de très fortes jumelles, que les forces ennemies étaient bien plus considérables que ce à quoi l'on s'attendait. Il dit : « Ils sont tous là, pourvu qu'ils nous voient et qu'ils ne nous échappent pas », et c'est alors qu'il envoya la compagnie pour quelle engage le combat et attire l'ennemi. Il faut se souvenir que la veille, une colonne de bagages et un hôpital volant avaient été capturés et que nous savions ainsi l'ordre de marche de Godovius.Nous connaissions l'effectif total, mais nous pensions que ces troupes allaient s'écouler en plusieurs colonnes. Or, après le départ de la compagnie Lescornez, il ne restait plus grand monde sur le mont Kato (une toute petite colonne rocheuse). Ce trait, puis la part qu'il prit au combat donnent la meilleure mesure du caractère du Colonel Rouling.
Le colonel Rouling était le chef.
Jamais malheureusement on ne l'a apprécié à sa réelle valeur, à cause de sa grande modestie qui était un autre trait de sa nature. Sans doute, faut-il des techniciens spécialisés, des hommes de bureaux, ceux des grands états-majors, mais dans une guerre de mouvement à faibles effectifs, il faut des chefs de troupes.
C'est avec des officiers de cette trempe que Napoléon a remporté ses grandes victoires.
D'une intelligence vive et d'une solide formation gréco-latine, le Colonel Rouling savait utiliser les moyens dont il disposait. Il avait un jugement sain et aucune déformation. Le manque de cartes par exemple que j'ai vu plonger d'autres dans la peine, ne l'inquiétait pas. Il avait une connaissance suffisante du pays après consultation de vagues croquis et jamais, il ne s'est trompé.
Le colonel Rouling était le guerrier. »
Et voici mes commentaires, formulés le 18/11/1939, jour des funérailles de Rouling.
Je confirme en tous points le tableau ci-dessus de l'éminente figure du défunt, tracé par son adjoint.
Animateur s'il en fut, incarnant la foi dans le succès,basée sur la connaissance profonde du soldat et de ses cadres qu'il galvanisait par la vertu de sa seule présence, car Rouling avait au suprême degré, l'absolu mépris de la mort. Ses soldats l'aimaient parce qu'ils savaient bien que lui-même les aimait.
Rouling nous laisse un testament: Faisons confiance à nos soldats et donnons leur exemple du courage tranquille. En songeant à Rouling, tous ceux qui l'ont bien connu sur le théâtre de la guerre, son théâtre, sont absolument convaincus de la vérité de cet adage : « Celui qui n'a pas peur de sa peau est maître de la peau des autres ».
Avec de tels chefs, dignes continuateurs de Reding, Brémer et Jacques, l'armée belge peut affronter sans crainte l'agression, en se disant :…On les ROULINGUERA !
À Arloncourt, à l'Est de Bastogne, à l'extrême frontière, Rouling désormais monte sa dernière garde et continue à servir. Puisse sa voix d'outre-tombe être entendue, afin que son exemple soit suivi.
Cinq ans après sa mort, le repos de Rouling est troublé par l'offensive de Von Rundstedt.
Mac-Auliff a entendu la voix d'outre-tombe venue d'Arloncourt et il a suivi l'exemple de Rouling, donné à Kato : ils ne sont pas passés.
Et s'ils se représentaient, ils ne passeraient pas. Mais ils ont compris la leçon : ils ne reviendront pas !
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